MFI – Histoire du clavier

L’invention du clavier informatique

Les premiers claviers d’ordinateurs ont été mis au point au début des années 1960, sur le modèle des claviers de machines à écrire dont les utilisateurs avaient l’habitude.
A la fin des années 1970, les claviers ont été systématiquement personnalisés en fonction des pays.
Aujourd’hui encore, un clavier d’ordinateur peut présenter différentes dispositions de touches selon le pays et la langue.

Configuration des claviers

La configuration de la plupart des claviers informatiques est régie par la norme ISO 9995.
Cette norme a été définie en 1985 au sein de l’organisation internationale de normalisation par une équipe de spécialistes sous la direction d’Yves NEUVILLE.
Bien que le nombre de touches et leur disposition dépendent du pays ou de la langue utilisée, les claviers comportent généralement 105 touches (avec l’adjonction des trois touches Microsoft depuis Windows 95).
Les chiffres de 1 à 0 se trouvent toujours sur la rangée supérieure.
Par ailleurs, le clavier a fait l’objet d’ajouts successifs tels que le pavé numérique, les touches de fonctions et les touches multimédias.

Les différents types de claviers

Les différents types de claviers se distinguent les uns des autres par des particularités nationales (caractères nationaux) et des particularités techniques (touches muettes ^ et ¨).
Il existe de nombreuses dispositions de touches différentes, qui sont principalement dues à la diversité des langues dans le monde. Chaque utilisateur peut ainsi travailler avec un clavier adapté à sa langue pour plus d’aisance et de rapidité. Ces dispositions de touches sont :

  • le clavier AZERTY, utilisé dans certains pays francophones (France et Belgique)
  • le clavier QWERTY, conçu pour l’anglais, une langue s’écrivant sans accent
  • le clavier QWERTZ.

Ces différents claviers tirent leur nom de la disposition des six premières lettres de la première rangée de touches alphabétiques.
Pour chacune de ces dispositions, il existe également des variantes nationales : l’AZERTY français n’est pas le même que l’AZERTY belge, et le QWERTZ allemand n’est pas le même que le QWERTZ suisse.

Origines des dispositions QWERTY et AZERTY

Le clavier QWERTY a été inventé en 1868 par Christopher Latham Sholes et a équipé la première machine à écrire produite massivement par l’entreprise Remington à partir de 1873.
A l’origine, la disposition des touches a été conçue afin d’empêcher les tiges des machines à écrire de l’époque de se croiser et de se coincer. Les paires de lettres les plus utilisées dans la langue anglaise sont ainsi réparties de manière à être les plus éloignées possibles.
La légende veut également que la disposition de la Première ligne « Qwerty » ait été choisie afin que toutes les touches nécessaires à l’écriture du mot « typewriter » (« machine à écrire » en anglais) s’y trouvent.
Le clavier AZERTY, dont l’invention remonte aussi au XIXème siècle, est une adaptation pour la langue française de la disposition QWERTY.


Le symbole : @
Ce symbole est parfois appelé arrobe en français. Mais le terme d’arobase est le plus employé dans le langage courant. Ce signe porte des surnoms imagés dans de nombreuses langues : « escargot » en français, « strudel » en hébreu, « queue de singe » et même « petit canard » en grec.
D’après le linguiste Berthold Louis Ullman, l’arobase est la fusion de deux caractères consécutifs : les lettres « a » et « d » du mot latin signifiant « à », « vers », « chez ». Sa première apparition remonterait au VIe siècle. Les moines copistes auraient été les premiers à utiliser ce signe au Moyen-Age pour gagner de la place sur les manuscrits en enroulant le « d  » de « ad » autour du « a ». Au XIIe siècle, on retrouve ce symbole dans les comptes des marchands florentins pour symboliser une unité de poids et de mesure : l’amphore.
C’est aux Etats-Unis que l’usage de l’arobase s’est vraiment répandu au XIXe siècle pour noter le prix unitaire des marchandises. Par exemple, « deux chaises à 20 dollars pièces » se notait « 2 chairs @ $ 20 » et se lisait « two chairs at twenty dollars ». Les Américains disent toujours « at ».
L’usage comptable est resté et a naturellement été intégré sur les claviers des machines à écrire américaines dès 1885. Ce symbole s’est ensuite retrouvé sur le clavier des ordinateurs, bien qu’il ait perdu de son sens. Mais c’est précisément grâce à cette absence de signification dans le langage courant qu’il fut utilisé par les informaticiens comme marqueur logique et inséré dans les caractères informatiques standard. En 1971, Ray Tomlinson, l’inventeur du courrier électronique, a eu l’idée d’utiliser ce signe signifiant « at » et servant à localiser les choses. Employé comme séparateur dans les adresses électroniques, le @ permet d’indiquer la localisation des serveurs (ou boîtes aux lettres) de courrier électronique.
Depuis, l’arobase est devenu le symbole d’Internet.

Le symbole : _
Ce tiret spécial est connu sous le nom de tiret bas, sous-tiret, souligné, caractère de soulignement ou encore underscore en anglais. Il est apparu sur les machines à écrire et servait à souligner un mot. Il fallait cependant bien manipuler sa machine : repartir en arrière jusqu’au mot désiré puis taper le signe en question. Ses noms de « souligné » ou « caractère de soulignement » viennent ainsi de son passé mécanique.
Aujourd’hui plus connu sous le terme de tiret bas, il ne doit pourtant pas être confondu avec le tiret habituel qui est un signe de ponctuation. Ce symbole ne joue aucun rôle dans une phrase. Il serait ainsi plus juste de parler de « souligné ».
Le souligné est surtout utilisé pour créer un espace ou séparer. Par exemple, il peut servir à créer un champ à compléter dans un formulaire (exemple : __). L’espace étant la plupart du temps interdit par les contraintes techniques, il peut servir à le remplacer (comme dans les noms de fichiers par exemple).
Apprécié sous le nom d’underscore pour ses sonorités anglophones, ce symbole est incontournable sur Internet où il est utilisé pour séparer. Par exemple, dans les adresses mails pour dissocier nom et prénom. Enfin, il est aussi très pratique pour certains smileys, comme ceux-ci : ^^ –-‘.


Le symbole : #
Le croisillon ou hashtag est souvent confondu avec le dièse ♯ utilisé en musique. Le croisillon a les deux barres transversales horizontales, alors que celles du dièse sont montantes. Pour des raisons pratiques, le dièse et le croisillon se retrouvent sous la même forme sur un clavier, ce qui explique la confusion.
Les noms attribués au croisillon sont nombreux dans les pays anglo-saxons, qui ont probablement été les premiers à utiliser massivement ce caractère. Les Anglais l’appellent hash (d’où le terme hashtag) et les Américains l’appellent pound car ce symbole représente l’unité de poids.
Les Américains utilisent souvent le croisillon pour numéroter. Au lieu d’utiliser No comme le font les Anglais, les Américains préfèrent le #. On trouve souvent cet emploi dans le domaine du cinéma et de la télévision pour désigner un épisode. Par exemple, dans les séries télévisées, on écrira « Episode No. 12 » au Royaume-Uni et « Episode #12 » aux Etats-Unis.
En France, l’usage du croisillon est cantonné aux mathématiques. Mais ce symbole a connu une nouvelle vie grâce à l’apparition des hashtags, ces mots-clés utilisés sur les réseaux sociaux. L’appellation « mot-dièse » est d’ailleurs erronée puisqu’il s’agit en réalité d’un croisillon.

Le symbole : &
L’esperluette, également appelée perluette ou « et commercial », résulte de la ligature des lettres de la conjonction de coordination « et », et possède la même signification. On en attribue l’invention à Tiron, secrétaire de Cicéron et auteur d’une méthode de sténographie (les « Notes Tironiennes ») utilisée jusqu’à la fin du XVe siècle. Comme pour l’arobase, ce sont les moines copistes médiévaux qui, pour gagner de la place, l’ont utilisé de manière intensive, lui donnant au fur et à mesure la forme que nous lui connaissons.
L’origine du mot « esperluette » daterait du XIXe siècle. Ce caractère considéré comme la 27e lettre de l’alphabet se lisait « ète » et était placé à la fin de l’alphabet, de sorte que les enfants récitaient l’alphabet comme ceci : « z et puis le ète », ce qui aurait donné ensuite « éperluette » puis « esperluette ». Une autre théorie lui donne l’origine suivante : esperluette viendrait de « espère lue et » (on espère qu’elle soit lue « et »).
L’esperluette est l’un des rares caractères à avoir le même sens dans de nombreuses langues. Elle est d’un usage courant en anglais, sous le nom d’ampersand. En français, elle est moins utilisée, et même rejetée dans la langue littéraire. Son utilisation en français est essentiellement circonscrite à un usage commercial et publicitaire. Elle est aussi classiquement utilisée dans l’abréviation « M. & Mme ».


Le symbole : ¤
Si ce drôle de symbole est placé sur la même touche que le dollar et la livre sterling, ce n’est pas un hasard. Ce caractère a pour nom « symbole monétaire » et est utilisé lorsqu’il n’existe pas de caractère attribué à une devise, comme $ pour le dollar ou £ pour la livre sterling par exemple. Difficile à imaginer mais sa forme est censée représenter une pièce de monnaie scintillante.
En 1972, ce signe a été intégré dans le codage des caractères informatiques pour remplacer le signe du dollar. Les experts de plusieurs pays chargés des questions de standardisation ne souhaitaient pas que le dollar symbolise la monnaie. Ce caractère neutre a donc été choisi pour symboliser la monnaie au sens large. Le signe dollar a été rajouté plus tard et le ¤ est resté.
En pratique, le symbole monétaire est rarement employé. Il prend de la place inutilement sur le clavier, peut-être pour la réserver à des futurs symboles. On peut parfois le rencontrer lorsqu’un programme informatique ne reconnait pas le codage. Il affiche ¤ pour remplacer le symbole choisi à l’origine.